Bols chantants, mystiques, magnifiques, magiques…

Jadis, les gens de la région du Kham ont créé un bol fait d’un alliage de métaux. De sept métaux, dont chacun transmettait au bol ses propriétés spécifiques, le mélange des 7 en faisant un objet unique. Un bol qui servait à préparer les mets donnés aux jeunes accouchées pour restaurer leurs forces. Un bol que l’on remplissait d’eau en chantant des mantras pour faire appel aux forces tantriques. Un bol dont on buvait l’eau laissée une nuit entière de pleine lune. Un bol utilisé par les lamas dans leurs rituels.

Peut-être ces origines lointaines et mystérieuses, d’autres temps et d’autres lieux, sont-elles ce qui attire de plus en plus les occidentaux vers les bols chantants…

C’est par un hiver népalais particulièrement froid que j’ai appris de Santa l’utilisation des bols selon la tradition tibétaine-népalaise. A Boudha, le quartier tibétain de Katmandou, nous étions quelques étrangers rassemblés dans une pièce avec pour seul chauffage un poêle au gaz comme il y en a là-bas, installés sur des montagnes de coussins pour nous couper du froid émanant du sol carrelé. Les bols, par dizaines et de toutes tailles, luisent à la flamme du poêle et leur présence teintée de ces reflets cuivrés autour de nous en fait des gardiens bienveillants et vénérables.
Santa, la cinquantaine couronnée d‘un bel embonpoint et d‘un sourire indéchiffrable, nous apprend un peu de son immense expérience de ces bols qui sont dans sa famille depuis des générations. Il constitue pour chacun d’entre nous des familles de sept bols, un par note, un par chakra. Ils doivent être en résonance, être compatible; comme une bonne famille…chacun son individualité mais formant un tout harmonieux, avec une tonalité, une touche commune.
Il nous apprend à les frapper avec une mailloche, d’un geste vers le haut, sous le bord, ni trop fort ni trop faible, à les faire tourner, à les écouter. Dans la lueur du poêle, ils s’animent, les vibrations se réchauffent; ils commencent à parler. Pour celui qui sait écouter, ils révèlent qui est celui qu’ils ’jouent’. Le son qu’ils émettent est le reflet de la vibration - inaudible - qui est celle de notre corps, des différentes zones sur lesquelles les bols seront placés. Une zone en tension va absorber le son et l’étouffer, comme si elle était affamée et captait des vibrations pour s’en nourrir…

Emmenés loin de leur origine mythique, les bols se font petit à petit leur place dans le monde européen. Leur magie est perceptible. Elle se déploie dans notre monde…

Aujourd’hui, l’occident étudie les effets indéniables du son, des vibrations sur le corps humain, composé à 80% d’eau et donc particulièrement réceptif…

Le mois prochain, davantage sur les effets observés des ondes sonores sur le corps humain.

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